T’as d’beaux pieds, tu sais…
- cedricdemylo
- 3 juin
- 2 min de lecture
Dans Du côté de chez Tom, comme dans le tome 2 en cours d’écriture, j’aime glisser quelques clins d’œil à la littérature ou au cinéma. Mais ce ne sont pas des références cachées : ce sont les personnages eux-mêmes qui s’en emparent. Par jeu, par dérision, par tendresse. Comme s’ils avaient dans la tête une petite bibliothèque intérieure, pas toujours bien rangée, mais bien vivante.
Dans le tome 1, il y a cette réplique lancée à la volée :
« T’as d’beaux pieds, tu sais ! »
Une variation malicieuse sur la phrase culte de Gabin dans Quai des Brumes. Un clin d’œil assumé, une manière de détourner la séduction à la sauce ado, entre ironie et complicité.
Un peu plus loin, c’est Le Cid de Corneille qui refait surface, ou plutôt, qui entre dans le métro parisien. Le projet scolaire confié à Tom et Ulysse donne lieu à une relecture aussi fidèle qu’irrévérencieuse. Rodrigue se débat entre l’honneur et l’amour, mais cette fois sur la ligne 13. Ce pastiche adolescent mêle rires, alexandrins revisités et réflexions bien réelles sur ce que l’on transmet à travers les siècles.
Et dans le tome 2, c’est un nez qui prend la parole, ou plutôt qui la concentre. L’ombre de Cyrano plane, bien sûr, mais ici encore, le personnage qui y fait allusion le fait en connaissance de cause, comme une manière de désamorcer la gêne, d’en rire avant les autres.
Ces allusions ne sont pas là pour faire étalage de culture. Elles disent quelque chose de mes personnages : de leur vivacité, de leur autodérision, de leur capacité à se définir autrement que par des clichés. Et peut-être aussi de mon plaisir d’auteur à dialoguer, discrètement, avec les œuvres qui m’ont construit.
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