Compte à rebours

Dans le tome 2 de Du côté de chez Tom, quelque chose a changé.

Dès les premiers chapitres, une tension diffuse s’installe. Une date, une heure, glissées en tête de chaque épisode, viennent discrètement rythmer le récit. Mardi 5 septembre approche. Et même si l’on ne sait pas encore ce qui va s’y jouer, on sent que cette journée marquera un tournant. Comme un battement sourd derrière le quotidien. Un pressentiment de rupture.

Ce choix d’un compte à rebours n’est pas anodin. Il s’est imposé peu à peu, au fil de l’écriture, comme une manière de faire sentir que le réel vacille déjà. Que sous les apparences d’une rentrée ordinaire, sous les discussions de café, les couloirs, les silences ou les sourires, quelque chose travaille. Le personnage principal ne le sait pas encore. Mais le lecteur, lui, devine. Il anticipe. Il attend.

Dater les chapitres, c’est aussi ancrer l’histoire dans une temporalité très concrète. Ce n’est plus "quelque part au lycée", c’est un jour précis, une heure exacte. Et ce simple glissement crée un effet presque cinématographique. On ne raconte plus l’histoire après coup : on la vit, seconde après seconde, en direction de l’événement que l’on redoute, sans pouvoir l’arrêter.

Le compte à rebours n’est pas un gadget. C’est un souffle. Un tempo. Une manière d’écrire dans l’urgence retenue.

Et vous ? Quand avez-vous su que le quotidien pouvait basculer ?

Quand le temps se fracture.