A tête reposée - Notes d'intention

Ce tome 2 se construit comme un miroir du premier. Même chronologie, mêmes lieux, mêmes personnages… mais un autre point de vue, une autre lumière. Comme si, en changeant légèrement l’angle, on faisait apparaître une tout autre réalité.

Le premier chapitre, À tête reposée, s’ouvre sur un geste créatif. C’est volontaire : j’ai voulu partir de la matière qui se façonne pour glisser, peu à peu, vers le personnage central du livre. Une manière de rappeler que personne ne peut se réduire à un seul qualificatif. Chaque être est une construction, un entrelacs de couches, d’élans, de retenues et de contradictions.

Enfin, ces photographies qui surgissent dès ce chapitre… Leur présence n’est pas anodine. Elles reviendront. Elles disent quelque chose. On comprendra, plus tard, ce qu’elles révèlent.

Merci de suivre ce journal d’écriture.

À bientôt pour la suite, avec, aussi, quelques nouveaux visages.

Extrait : Des mains fines et agiles travaillent un petit bloc de plâtre avec une patience méditative. Parfois, le geste s’accélère. Délicat. Précis et habité. Puis il se fige, pour mieux traduire l’indicible avec les doigts… Alors, lentement, une tête humaine émerge. Un profil se dessine : la courbe d’un nez, des lèvres esquissées, la douceur d’un front. Un visage s’affirme, empreint de sérénité et de bienveillance.

L’atelier, vaste et voûté, est baigné de lumière. De grandes baies vitrées laissent entrer le souffle du dehors. Sur les murs blancs, quelques étagères croulent sous les socles de bois et les outils de l’artiste : spatules, grattefonds, gouges, ciseaux, couteaux… Un peu plus loin, des photographies sont accrochées en série. Toutes semblent prises au même endroit : un bois méditerranéen traversé d’un sentier étroit, serpentant entre des pins parasols, des chênes verts trapus, quelques oliviers, et des plaques de roche blanche. Un paysage de silence et de vent. Un écrin de solitude douce.