Paris, nuit du 20 au 21 juin 1791

"La voiture attendait au coin de la rue, lanternes éteintes. C'était un simple cabriolet de location, sans livrée ni armoiries, supposé ne pas attirer l'attention. Les chevaux piaffaient dans la pénombre, impatients, agacés par l'immobilité. Leurs sabots frappaient les pavés avec un bruit sec, trop sonore dans ce silence épais. À chaque souffle, leurs naseaux projetaient de brèves bouffées de chaleur qui faisaient vibrer les harnais.

Perché sur son siège, le tricorne rabattu sur les yeux, sa redingote boutonnée haut, le cocher s'efforçait de contenir l'agitation de l'attelage. Il tirait par petites saccades sur les rênes, chuchotait des encouragements d'une voix rauque, scrutait les fenêtres obstinément obscures des maisons alentour."

Extrait de l'ouverture du chapitre 1

Ce roman s’ouvre dans la nuit du 20 au 21 juin 1791 : la fuite de Louis XVI devient une histoire de fuite romanesque, tendue et incarnée. Aux côtés de la famille royale, deux figures fictives se glissent dans l’Histoire : Adrien, jeune noble désinvolte mais loyal, et Étienne, modeste garçon du peuple.

Entre eux naît une relation ambigüe, peut-être à sens unique, où désir et devoir s’entremêlent dans un monde qui vacille.

De Paris à Varennes, la narration suit fidèlement le déroulement historique des événements : chaque étape, chaque hésitation, chaque bruit de cette fuite est restitué avec précision.

Mais à Varennes, tout bascule : l’intervention d’Adrien et Étienne fait bifurquer le cours de l’Histoire.

C'est alors que commence une uchronie : une autre fuite, d’autres routes, un destin qui n’est plus écrit.

Le roman explore ce moment fragile où des individus ordinaires peuvent infléchir la grande Histoire. C’est une fresque sensible où l’intime, l’amour, la peur, le choix, s’entrechoquent avec le politique et le tragique.

Adrien et Étienne ne sont pas de simples témoins : ils sont le point de rupture d’un monde en train de basculer.